" VIES ECHANGEES, CADEAU.
Les enfants reçoivent la vie, sans avoir jamais rien demandé.La vie qu' ils reçoivent, n' est pas toujours un très beau cadeau, mais est ce que ces petits ont le pouvoir de la donner, de la régénérer quand elle menace de quitter un corps, de l' abandonner, et qu' il redevient poussière???
La question est posée, mais l' histoire qui va suivre, n' apportera pas de réponse, et ne fera que poser plus de questions.
LA VIE AU RALENTI
Le village, d' habitude, si vivant, vibrant de rires et d' éclats de voix, semble depuis un certain temps, sombrer dans une sorte de léthargie, soumise et douloureuse.
Le soleil darde toujours le marché, de ses rayons brûlants, mais la place demeure étrangement silencieuse, juste quelques voix furtives et étouffées, même les enfants n' osent plus jouer et rire, la " mine serrée", le visage fermé. Les poulets, d' habitude si volubiles, semblent n' avoir eux non plus, plus rien à dire.
PAS D' AMBIANCE, DE LA RESIGNATION
Le doyen du village, est étendu sur sa natte, depuis plusieurs semaines, il dépérit, son corps est brûlant de fièvre, ses yeux sont voilés, des tremblements fébriles secouent son maigre corps décharné, de plus en plus souvent, ne lui laissant guère de répit.
LE VIEUX
Il tient, serrées entre ses doigts noueux ses flèches, témoignage de son passé d' homme courageux. Chacun, dans le village le vénère et le respecte, mais avant tout, il est leur protecteur, on lui attribue de nombreux pouvoirs et aujourd'hui, il semble s' être engagé sur une piste qui va se perdre dans la poussière, les laissant tous, hommes, femmes et enfants, un peu orphelins, exposés à tous les dangers.
LES REGARDS SE DEROBENT
Chacun vient tourner, en silence, autour de la case, les enfants sont sous contrôle et ne doivent, en aucun cas, troubler ce recueillement. On a tout essayé, faisant appel au sorcier.
Même sa musique et ses incantations n' y ont rien fait, Les vieilles femmes, détentrices de secrets de vie, ont préparé des potions, des décoctions et des pommades pour enduire son corps, qui peu à peu se couvre de plaies purulentes, dégageant dans la case à peine aérée, pour qu' aucun esprit malveillant, ne puisse y pénétrer, une vilaine odeur, celle de la vie qui fuit.
Soudain, échappant à la vigilance des adultes, un garçonnet d' une dizaine d' années, poussé sans doute par la curiosité ou mu par un appel que personne d' autre ne pouvait entendre, s' est précipité dans la case, malencontreusement, son pied s' est pris dans une racine, que la terre battue ne recouvrait plus, il a chuté lourdement, et s' est étalé de tout son long, sur le corps du vieux, se blessant au passage, sur une des flèches, que tenait, bien serrée entre ses mains osseuses, le vieil homme. Le sang s' échappait à flots du petit corps, se répandant abondament sur celui, presque sans vie, du vénéré doyen, le petit se tordait de panique, étalant ainsi son sang sur tout le corps du mourant, chacun , autour retenait son souffle, convaincu qu' il se passait quelque chose d' important, la vie quittait peu à peu le petit corps, il se raccrocha à la main du " vieux" pour ne plus la lâcher et le dernier souffle de sa petite vie s' échappa, un maigre sourire éclairait son visage, à jamais figé.
PARTI SANS SE RETOURNER
Dans le village, on pleura beaucoup l' enfant, qui avait offert sa vie, mais chacun pensait, sans oser le formuler, qu' il se passait quelque chose de très important, les heures et les jours qui suivirent, semblaient ramener la vie dans le corps du vieillard, la fièvre lâcha prise, les plaies s' effacèrent peu à peu, et un peu d' éclat revint, éclairer son regard. Tous, dans le village, témoins de l' évènement, voulurent croire à un signe des puissances occultes, ils reprirent leurs occupations, redevenus confiants dans les jours à venir.
Les funérailles du garçonnet furent un grand moment de chagrin et d' émotion, cérémonie présidée par le vieux, en personne, remis, et sur pied, bien qu' un peu fébrile, encore. Il régnait un étrange silence, et chacun crût entendre une douce voix d' enfant, avec en écho, celle, beaucoup plus rauque d' un vieillard, à l' unisson, un dernier échange pour un au revoir.
DEUX POUR UNE SEULE VIE
Une vie a été prise, ou plutôt offerte, une autre redonnée, pas dans l' ordre des choses selon nos critères, mais nous n' avons pas le pouvoir d' en décider, les questions posées seront sans réponse. Il faut admettre ce que l' on ne peut comprendre, ni expliquer, nous laisserons, ainsi la porte ouverte " à tous les miracles".
La question est posée, mais l' histoire qui va suivre, n' apportera pas de réponse, et ne fera que poser plus de questions.
LA VIE AU RALENTI
Le village, d' habitude, si vivant, vibrant de rires et d' éclats de voix, semble depuis un certain temps, sombrer dans une sorte de léthargie, soumise et douloureuse.
Le soleil darde toujours le marché, de ses rayons brûlants, mais la place demeure étrangement silencieuse, juste quelques voix furtives et étouffées, même les enfants n' osent plus jouer et rire, la " mine serrée", le visage fermé. Les poulets, d' habitude si volubiles, semblent n' avoir eux non plus, plus rien à dire.
PAS D' AMBIANCE, DE LA RESIGNATION
Le doyen du village, est étendu sur sa natte, depuis plusieurs semaines, il dépérit, son corps est brûlant de fièvre, ses yeux sont voilés, des tremblements fébriles secouent son maigre corps décharné, de plus en plus souvent, ne lui laissant guère de répit.
LE VIEUX
Il tient, serrées entre ses doigts noueux ses flèches, témoignage de son passé d' homme courageux. Chacun, dans le village le vénère et le respecte, mais avant tout, il est leur protecteur, on lui attribue de nombreux pouvoirs et aujourd'hui, il semble s' être engagé sur une piste qui va se perdre dans la poussière, les laissant tous, hommes, femmes et enfants, un peu orphelins, exposés à tous les dangers.
LES REGARDS SE DEROBENT
Chacun vient tourner, en silence, autour de la case, les enfants sont sous contrôle et ne doivent, en aucun cas, troubler ce recueillement. On a tout essayé, faisant appel au sorcier.
Même sa musique et ses incantations n' y ont rien fait, Les vieilles femmes, détentrices de secrets de vie, ont préparé des potions, des décoctions et des pommades pour enduire son corps, qui peu à peu se couvre de plaies purulentes, dégageant dans la case à peine aérée, pour qu' aucun esprit malveillant, ne puisse y pénétrer, une vilaine odeur, celle de la vie qui fuit.
Soudain, échappant à la vigilance des adultes, un garçonnet d' une dizaine d' années, poussé sans doute par la curiosité ou mu par un appel que personne d' autre ne pouvait entendre, s' est précipité dans la case, malencontreusement, son pied s' est pris dans une racine, que la terre battue ne recouvrait plus, il a chuté lourdement, et s' est étalé de tout son long, sur le corps du vieux, se blessant au passage, sur une des flèches, que tenait, bien serrée entre ses mains osseuses, le vieil homme. Le sang s' échappait à flots du petit corps, se répandant abondament sur celui, presque sans vie, du vénéré doyen, le petit se tordait de panique, étalant ainsi son sang sur tout le corps du mourant, chacun , autour retenait son souffle, convaincu qu' il se passait quelque chose d' important, la vie quittait peu à peu le petit corps, il se raccrocha à la main du " vieux" pour ne plus la lâcher et le dernier souffle de sa petite vie s' échappa, un maigre sourire éclairait son visage, à jamais figé.
PARTI SANS SE RETOURNER
Dans le village, on pleura beaucoup l' enfant, qui avait offert sa vie, mais chacun pensait, sans oser le formuler, qu' il se passait quelque chose de très important, les heures et les jours qui suivirent, semblaient ramener la vie dans le corps du vieillard, la fièvre lâcha prise, les plaies s' effacèrent peu à peu, et un peu d' éclat revint, éclairer son regard. Tous, dans le village, témoins de l' évènement, voulurent croire à un signe des puissances occultes, ils reprirent leurs occupations, redevenus confiants dans les jours à venir.
Les funérailles du garçonnet furent un grand moment de chagrin et d' émotion, cérémonie présidée par le vieux, en personne, remis, et sur pied, bien qu' un peu fébrile, encore. Il régnait un étrange silence, et chacun crût entendre une douce voix d' enfant, avec en écho, celle, beaucoup plus rauque d' un vieillard, à l' unisson, un dernier échange pour un au revoir.
DEUX POUR UNE SEULE VIE
Une vie a été prise, ou plutôt offerte, une autre redonnée, pas dans l' ordre des choses selon nos critères, mais nous n' avons pas le pouvoir d' en décider, les questions posées seront sans réponse. Il faut admettre ce que l' on ne peut comprendre, ni expliquer, nous laisserons, ainsi la porte ouverte " à tous les miracles".