LA DANSE DU DJEMBE

Publié le par Michèle Demain

               La danse du djembe, a ensorcelé toutes les jeunes femmes Mande. Surchauffant les corps et les esprits, danse de grâce et d' expression corporelle, elle recèle en elle, une foultitude de délices de la vie.Tout s' écrit, tout se chante, les belles histoires, comme les tragédies, sur un corps qui bouge au son du djembe.
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                                     Konate est un virtuose de djembe. Batteur, jamais égalé, de cet instrument ancestral.Tous les villages se l' arrachent, à l' occasion d' un mariage ou d' un baptême, c' est lui qui régènère la joie dans les coeurs les plus éprouvés, qui calme les douleurs des corps torturés. C' est lui, aussi, qui, chaque soir, fait trépigner les jeunes filles de son quartier, pour leur faire oublier l' amertume de la vie quotidienne, et leur faire passer d' agréables moments, volés aux dures réalités de leur vie de chaque jour, à laquelle même les nuits ne laissent pas de répit.
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           CHAUFFE, CHAUFFE !!
                         Aussitôt, un cercle se forme et la ruelle est bloquée, personne ne voudrait, pour rien au monde, manquer cela.Les femmes sont vêtues de grands bou- bou brodés et coiffées de madras bigarrés.
                              D' autres, venues, spécialement pour danser, portent des vêtements plus courts et des pagnes bariolés, dont quelques unes, vont bientôt se débarrasser, emportées par la fièvre de la danse.

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                TRES  HOT, LES  DEMOISELLES  !!!
                                  Maintenant Konate bat son instrument avec rage, ses yeux sont révulsés, il est en totale communion avec la musique
" IL N' Y A PAS  DE  MUSIQUE  AVEC  UN  SEUL  SON; IL FAUT  DIFFERENTS  SONS  POUR  DONNER  L' HARMONIE  A  LA  MUSIQUE.( pensée dogon).
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                             Le tam tam gémit, crépite, excite les femmes. Deux jeunes filles se lancent dans le cercle. En d' autres circonstances, elles se feraient discrètes et réservées, mais pour un court moment, il n' est plus de barrières qui soient dréssées.
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                          Elles se mettent à danser sur place, frémissent de tout leur corps, les bras, tantôt étendus au dessus de leur tête, tantôt ramenés sur la poitrine.undefined

                                      Un corps qui danse, est un livre ouvert à tous, qui livre ses secrets, joies et peines, sans retenue, aucune.
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    COMME  UNE  OMBRE, LA  VIE
                      La fièvre du djembe monte, jusqu' à embraser toute l' assistance, qui ne tente, ni ne souhaite résister à cet appel. Une jeune mère happée par le désir de cette communion, confie son nourrisson à une spectatrice et se joint aux danseuses. Pour un moment, elle est elle et elle seule, tout le reste ne compte plus.
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                       Alors les battements des mains se font plus pressants, plus exaltants, et la fièvre du djembe continue de monter, elle atteint  AWA, la danseuse étoile du quartier.C' est une superbe " gazelle", aux attaches fines , souple et avertie.
                                              
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. Soudain, elle se fraie un passage parmi les spectateurs pour succéder aux trois danseuses, déjà essoufflées. A cet instant, Konate change de rythme, il ne bat plus que pour Awa, subjugué par ce corps endiablé, que le djembé fait se mouvoir avec grâce. Celle ci frappe des pieds, bondit, se courbe, se relève et s' arrête net à l' appel du tam tam, puis recommence.1593.jpg                      
                    De temps en temps, une femme se détache du cercle en poussant des you- you stridents et pour redonner de l' ardeur au griot, elle lui jette quelques pièces de monnaie. Ce dernier excité à son tour, se laisse emporter par cette fièvre, change de rythme, bat avec frénésie, Awa le pas toujours fidèle aux vicissitudes des rythmes, lance des oeillades à la foule, un rien provocante et même un peu plus. Elle trépigne, trépigne à perdre haleine.
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                                 Mais une vieille femme s' avance, l' embrasse et la retient pour lui permettre de souffler un peu. Awa est longuement ovationnée par la foule, toutes les jeunes filles présentes, rêvent d' occuper un temps cette place dans le cercle, même pour un jour seulement. Awa rejoint le rang des spectateurs, toute ruisselante de sueur et le "djanjo" continue tant que Konate bat le tam tam.

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                             Ecoutez le son du tam tam, et bougez, bougez pour raconter à votre tour, avec votre corps et vos yeux, vos belles histoires, vous serez toujours écoutés
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B
Magnifique, c'est tellement bien raconté que l'on est emporté par les sons du tam tam comme si l'on y étais, tes photos sont superbes, quel talent.
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P
Ton exposé est formidable, il donne envie d'y participer. merci !!
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