LA SAISON DES PLUIES
La saison des pluies, promesse de survie, saison ou chacun, balançant entre angoisse et espoir, veut y croire !!
La pluie, tombe inlassable, obstinée, la terre vomit l' eau au fur et à mesure qu' elle la boit, et l' eau emplit champs et rizières, ou les oiseaux aquatiques, marabouts, hérons blancs et gris, ibis, canards, s' abattent par bandes en quête d' un festin. Des enfants perchés sur des tours de guet improvisées, crient,lançant des mottes de terre pour protèger les jeunes pousses. Aux quatre coins des champs, on a dressé des épouvantails de fortune, pour éloigner les singes, les perdrix, les écureils qui viennent déterrer les germes.
Dans la brousse, la chasse devient difficile, les animaux ont abandonné les cours d' eau, car ils trouvent à paître et à boire. Les serpents se faufilent sans crainte dans les herbes, le boa, inoffensif, change de peau, et guette sa subsistance: crapauds,lièvres et autres petits animaux dont il fait sa pitance, et qui ont quitté les endroits humides ou ils se retirent pendant la saison sèche.
LA DABA, OUTIL PRECIEUX
Les plus forts des animaux de la brousse, malgré la loi du :" DEVORER POUR ETRE DEVORE", ne pouvant plus dépister aisément leurs proies, s' approchent, la nuit venue, profitant de la complicité de la pénombre, des villages ou sont parqués les troupeaux. L' hyène y fait un terrible ravage et quelques grands fauves arrivent à enlever des boeufs ou des vaches jusque dans les enclos.
LES FEMMES AUSSI !!!!
Peu à peu, la nature change de couleur, elle passe au grisâtre, sans éclat Les nuages s' approchent, stagnant sur place. Les nuits deviennent longues pour les paysans, en état de veille, jusqu' à, en perdre le sommeil.
EN FAMILLE, LE DOS CASSE
Des nuées d' oiseaux émigrent vers le levant. En attendant la récolte, on s' adonne aux jeux favoris, tandis que les commerçants renouvèlent leurs tissus, en variant les teintes pour offrir une palette de couleurs, et entassent les pacotilles propres à aiguiser la convoitise.
AUX GRANDS MAUX, LES GRANDS REMEDES
La vie du cultivateur, n' est pas une sinécure, semer, sarcler, le dos déchiré par la douleur, les pieds et les mains agressés, jusqu' à n' être plus que plaies douloureuses, lutter encore et encore, pour attendre la récolte, et espèrer remplir les greniers, souvent déjà vides en cette période dite " de soudure".
ENCORE ET ENCORE
Mais lorsqu' il a la joie de voir son travail achevé, son champ mûrir sous ses yeux, ses semences se lever devant lui, caressées par le vent ou couchées par la rosée, au moment ou la nuit restitue les formes à la réalité, ou l' on voit au loin, vers l' embrasement de l' horizon, s' élever une chaleur bleuâtre, et que les oiseaux incisent l' air, de leurs ailes, on oublie, alors, la fatigue et les douleurs, le paysan se prend à regretter de n' avoir pas donné davantage, de sa force et offert ses souffrances, et en même temps l' orgueil et la joie, lui pénètre et réchauffe le coeur.Il choisit de penser, que la vie de laboureur est une belle vie.
Mais la saison des pluies part quelquefois, dans des délires dévasteurs, ravageant tout sur son passage, semant la désolation et même, parfois, trop souvent la mort.
TROP, VRAIMENT TROP
Dans ses excès, elle pourrit les cultures, détruit les case, déracinent les arbres, fait gonfler les plus minces filets d' eau, sacageant les pistes, elle rend le plus petit déplacement hasardeux.
CHERCHEZ LES BOTTES ET LA PAGAÏE
Aux champs, comme dans la vie, en général, tous les excès sont redoutés et redoutables, il faut prendre la bonne mesure et s' y tenir pour que les espoirs restent permis. s' il pleut, pensez y, ce n' est pas toujours béni, mais pas forcément maudit.