YAABA,GRAND MAMAN, GRAND PAPA!!
YAABA, un petit mot en more, dialecte de l' ethnie mossi, pour désigner dans la vie d' un enfant, un repère, un soutien, de l' amour et une source d' enseignement et de sagesse, " grand maman, grand papa".
LE POIDS DES ANS
Sachant qu' à un certain stade, celui des cheveux blancs et où les années ont un certain poids, on passe en Afrique, sous l' appellation " controlée" de VIEUX et VIEILLES, ne vous y trompez pas, c' est une grande marque de respect, le poids des ans, celui qui courbe l' échine et des cheveux blancs, impliquant, de faît, la sagesse et le savoir.
AU VILLAGE
Savoir qu' à l' occasion, Yaaba délivre aux enfants, lors de moments privilégiés pour chacun,où les vieux " racontent", ils sont la mémoire vivante de la famille et même du village, les enfants, en ces moments deviennent sages, ouvrant tout grand leurs oreilles, empreints du profond respect qu' impliquent leurs rapports avec " les vieux"
COMME ENVOUTES
Aïssetou a bien voulu nous confier, un de ces moments, le moment où Yaaba raconte.
" Dans la case vétuste, un lit en fer, quelque peu rouillé était recouvert du " drap du pauvre", quatre sacs de farine dont les inscriptions surnageaient, en dépit des nombreuses lessives. A lui seul, le lit occupait la moitié de l' espace. De l' autre coté, il y avait une table, deux chaises dont la stabilité était très précaire.
QUAND YAABA ENSEIGNE LES JEUX
Yaaba ouvrit une boite métallique et en retira deux galettes de manioc. puis pour faire descendre toute cette sécheresse, nous bûmes " l' eau du canari" de terre qui trônait au milieu de la table.
YAABA et les BIIGA( enfants)
A la faible lueur de la lampe, je me risquais à regarder grand mère,en face, à la comtempler sans détours, ni ruses, pour la première fois.REINE SANS NOM, telle qu' on la désignait dans le village, était habillée à la manière des " négresses à mouchoirs", qui portent un madras en guise de coiffe, lui enserrant bien le front, le tissu retombait sur son dos, en trois pointes effilées, à la " tout m' amuse, rien ne m' attache".
Elle avait un visage un peu triangulaire, une bouche fine, un court nez droit, régulier avec des yeux d' un noir pâli, atténué à la manière d' un vêtement qui avait trop passé au soleil et à la pluie. Grande, sèche, à peine voûtée, ses pieds et ses mains étaient particulièrement décharnés et elle se tenait fière sur sa natte, m' examinant elle aussi, sous toutes les coutures, cependant que je l' examinait de la sorte, sous ce regard lointain, calme et heureux qu' était le sien, la pièce me parut tout à coup immense et je sentis que d' autres personnes s' y trouvaient, pour lesquelles REINE SANS NOM,m' examinait et m' embrassait maintenant, poussant des petits soupirs d' aise.
CHACUN SON TOUR
Nous n' étions pas seulement deux vivantes dans une case, au milieu de la nuit, c' était autre chose et bien davantage, me semblait il, mais je ne savais pas quoi. Elle me chuchota quelques secrets à l' oreille, j' étais pour un instant " une princesse" !!!!
Merci Aïssetou, quand à moi, j' ai depuis longtemps déjà des cheveux blancs et le poids des années me voûte un peu, mais de ce que certains, pourraient qualifier de " déclin", j' en tire le plus grand honneur, celui d' être appelée YAABA.
Yaaba, une grand maman dont la peau reste blanche, mais dont le coeur, à force de battre pour tous mes petits enfants au village, est peut être devenu noir, en aucun cas, pas sombre, bien au contraire, dont l' énergie générée par l' amour offert reste éclairé de l' intérieur
YAABA EN GRANDE TENUE
A TOUS MES PETITS DE COEUR ET A TOUS CEUX QUI ME VEULENT BIEN, EN TANT QUE YAABA, MERCI POUR CE PRIVILEGE!!!
LE POIDS DES ANS
Sachant qu' à un certain stade, celui des cheveux blancs et où les années ont un certain poids, on passe en Afrique, sous l' appellation " controlée" de VIEUX et VIEILLES, ne vous y trompez pas, c' est une grande marque de respect, le poids des ans, celui qui courbe l' échine et des cheveux blancs, impliquant, de faît, la sagesse et le savoir.
AU VILLAGE
Savoir qu' à l' occasion, Yaaba délivre aux enfants, lors de moments privilégiés pour chacun,où les vieux " racontent", ils sont la mémoire vivante de la famille et même du village, les enfants, en ces moments deviennent sages, ouvrant tout grand leurs oreilles, empreints du profond respect qu' impliquent leurs rapports avec " les vieux"
COMME ENVOUTES
Aïssetou a bien voulu nous confier, un de ces moments, le moment où Yaaba raconte.
" Dans la case vétuste, un lit en fer, quelque peu rouillé était recouvert du " drap du pauvre", quatre sacs de farine dont les inscriptions surnageaient, en dépit des nombreuses lessives. A lui seul, le lit occupait la moitié de l' espace. De l' autre coté, il y avait une table, deux chaises dont la stabilité était très précaire.
QUAND YAABA ENSEIGNE LES JEUX
Yaaba ouvrit une boite métallique et en retira deux galettes de manioc. puis pour faire descendre toute cette sécheresse, nous bûmes " l' eau du canari" de terre qui trônait au milieu de la table.
YAABA et les BIIGA( enfants)
A la faible lueur de la lampe, je me risquais à regarder grand mère,en face, à la comtempler sans détours, ni ruses, pour la première fois.REINE SANS NOM, telle qu' on la désignait dans le village, était habillée à la manière des " négresses à mouchoirs", qui portent un madras en guise de coiffe, lui enserrant bien le front, le tissu retombait sur son dos, en trois pointes effilées, à la " tout m' amuse, rien ne m' attache".
Elle avait un visage un peu triangulaire, une bouche fine, un court nez droit, régulier avec des yeux d' un noir pâli, atténué à la manière d' un vêtement qui avait trop passé au soleil et à la pluie. Grande, sèche, à peine voûtée, ses pieds et ses mains étaient particulièrement décharnés et elle se tenait fière sur sa natte, m' examinant elle aussi, sous toutes les coutures, cependant que je l' examinait de la sorte, sous ce regard lointain, calme et heureux qu' était le sien, la pièce me parut tout à coup immense et je sentis que d' autres personnes s' y trouvaient, pour lesquelles REINE SANS NOM,m' examinait et m' embrassait maintenant, poussant des petits soupirs d' aise.
CHACUN SON TOUR
Nous n' étions pas seulement deux vivantes dans une case, au milieu de la nuit, c' était autre chose et bien davantage, me semblait il, mais je ne savais pas quoi. Elle me chuchota quelques secrets à l' oreille, j' étais pour un instant " une princesse" !!!!
Merci Aïssetou, quand à moi, j' ai depuis longtemps déjà des cheveux blancs et le poids des années me voûte un peu, mais de ce que certains, pourraient qualifier de " déclin", j' en tire le plus grand honneur, celui d' être appelée YAABA.
Yaaba, une grand maman dont la peau reste blanche, mais dont le coeur, à force de battre pour tous mes petits enfants au village, est peut être devenu noir, en aucun cas, pas sombre, bien au contraire, dont l' énergie générée par l' amour offert reste éclairé de l' intérieur
YAABA EN GRANDE TENUE
A TOUS MES PETITS DE COEUR ET A TOUS CEUX QUI ME VEULENT BIEN, EN TANT QUE YAABA, MERCI POUR CE PRIVILEGE!!!